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Serigne Abdoul Aziz Sy
EL HADJ ABDOUL A.ZIZ SY
Khalife Général des Tidjanes
El Hadj Abdoul Aziz Sy, quatrième fils d'El Hadj Malick Sy, né en 1904,a été appelé à la direction, de la Confrérie Tidjanya en mai 1957, à la suite du décès quasi simultané de ses frères Ababacar et Mansour Sy, le premier étant Khalife général des Tidjanes.
Elevé à la Zawya-mère. de Tivaouane, Abdoul Aziz, possède une solide formation religieuse qu'il doit aux professeurs et aux marabouts-enseignants de l'université populaire Tidjane.
Il entreprend le pèlerinage à La Mecque en 1947 et prend le titre de El Hadj.
Il acquiert rapidement une réputation de poète et de chanteur en dirigeant les Chœurs des talibés de son père ce qui contribuera à lui assurer une solide popularité parmi les membres de la confrérie.
Sous l'influence de son frère Mansour Sy, El Hadj Abdoul Aziz, bien que modéré dans son comportement et dans ses propos, accorde son soutien au parti Socialiste Sénégalais dont le leader M. Lamine Gueye devient son ami personnel et, avec qui, il entreprendra, en 1947, le pèlerinage à la Mecque.
El Hadj Abdoul Aziz Sy a été désigné en qualité de Khalife général des Tidjanes le 13 mai 1957 au cours d'une importante réunion de Marabouts et Moqaddem à Tivaouane et reconnu par tous les chefs de la confrérie musulmane du Sénégal et de Mauritanie en attendant une reconnaissance officielle tardive.
Dans le domaine économique, Abdoul Aziz n'échappe pas à la règle et tire de ses fonctions d'appréciables subsides. Il possède plusieurs concessions agricoles, en particulier dans la région de Saint-Louis, dont l'exploitation est assurée par la ses talibés.
EL HADJ SEYDOU NOUROU TALL
Grand Marabout de L'A. 0. F.
Né en 1873, à Nioro (Soudan), petit-fils de El Hadj Omar Tall, le « Grand conquérant toucouleur », El Hadj Seydou Nourou Tall est le représentant de la famille d'El Hadj Omar en territoire français depuis le récent décès de son cousin : Mountaga Tall
Sur le plan religieux, El Hadj Seydou Nourou Tall a toujours observé, jusqu'à ces dernières années, une attitude discrète, se réservant un rôle de suprême arbitre et encouragé en cela, par l'Administration. Il s'est surtout attaché à conseiller et à soutenir
le Khalife de Tivaouane, fidèle ainsi à la promesse faite à son directeur de conscience El Hadj Malick Sy.
Cependant, depuis le décès d'Ababacar Sy, le Grand Marabout adopte une ligne de conduite différente et manifeste sa volonté de prendre la direction du mouvement contre-réformiste face à certains éléments fanatiques de la jeunesse islamique. Inspirateur de la réunion des Moqaddem Tidjanes du 12 mai 1957 de Tivaouane,
principal soutien du nouveau Khalife Abdoul Aziz Sy, Seydou Nourou Tall est le promoteur et l'animateur du « Comité de Réorganisation Islamique » groupant tous les responsables de l'Islam Sénégalais et créé récemment le 7 décembre 1957 à Dakar.
Sur le plan politique, El Hadj Seydou Nourou Tall a fait preuve de moins de réserve en se montrant, dès la création de ce mouvement, favorable au parti de M. L. S. Senghor et en apportant son soutien agissant au Bloc Démocratique dans les compétitions électorales. Son intuition politique, en l'occurrence, ne l'a pas trompé puisque cette formation s'est imposée au pays en quelques années.
Cette prise de position a-t-elle affaibli l'audience spirituelle du chef religieux ? Nous ne le pensons pas. Le prestige qui s'attache au descendant d'El Hadj Omar avait, sans aucun doute, subi les inconvénients de l'effort de guerre et des nombreuses interventions du Grand Marabout en faveur de l'Administration française de 1940 à 1945. Mais, en. apportant son appui et sa caution morale aux partisans de M. Senghor, Seydou Nourou Tall neutralise, en quelque sorte ses détracteurs qui, en prétendant identifier leurs revendications politiques et sociales à la « résistance armée » d'El Hadj Omar, ne sauraient, à la fois exalter le souvenir du « héros National » et rejeter ses descendants.
Aujourd'hui, Seydou Nourou Tall apparaît comme une des personnalités les plus fortes de l'Islam sénégalais et le véritable leader des tenants de la tradition religieuse au Sénégal. Mais son grand âge nous conduit à penser, qu'à sa disparition, il ne trouvera
pas, pour le remplacer, de personnalité de son envergure et que, privé d'un tel soutien, il est certain que l'Islam traditionnel continuera de s'effriter.
Digne successeur de son frère Ababacar, El Hadj Abdou Aziz Sy fit ses hu manités auprès de Serigne Hady Touré. Pour parfaire sa culture, il fréquenta plusieurs centres d'excellence, notamment celui de Mbacoumé, en plein coeur du Cayor. A 26 ans, armé d'une solide formation, il partit pour Saint- Louis où il eut comme tuteur serigne Birahim Diop, avec qui il resta 7 ans.
Pacifique dans l'âme, humble, courtois et discret,
Serigne Abdou Aziz a su tisser dans les pays arabes, notamment au Maroc et en Arabie Saoudite, un tissu relationnel très dense, avec un seul et unique objectif: cimenter la Umma islamique. Effacé, bien que son aura eût atteint les limites de l'imaginable. il s' .est toujours considéré, preuve d'une rare modestie, comme un simple disciple parmi ceux de son vénéré père. Par son attachement à l'es prit et à la lettre du Coran et de la souna, il fut l'exemple achevé du soldat de la foi. Par sa présence rassurante, il a su relever, avec beaucoup d'humilité, son illustre prédécesseur. Par la grâce de Dieu, il a été des serviteurs du Prophète qui ont élevé la tolérance au rang de sacerdoce. S'étant toujours préocupé de la formation religieuse et de l'éducation de base des croyants, Serigne Abdou s'est fait un honneur de contribuer à l'unité et à la concorde entre confréries.
Fervent partisan de la paix, il s'est personnellement investi pour en appeler à l'union des coeurs et des esprits.
Parler de Serigne Abdou, quelque angle que l'on puisse prendre, ne revient qu'à une chose : "daa baakh" (c'est un homme de bien). Après avoir veillé quarante (40) ans sur l'héritage et le temple de Maodo, il est rappelé à DIEU le 14 septembre 1997...
Tiré de: http://tivaouane.fr.st
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