Serigne Mansour Sy Borom Daraa yi a le verbe savoureux. Ses sorties ne sont jamais ordinaires. Elles sont même guettées car elles sont source d’enseignement. L’enseignement, un sacerdoce qui lui vaut son surnom de « borom daraa yi », le professeur ou le prêcheur. Toute sa vie, il l’a consacrée à éduquer et à former suivant en cela une bonne tradition familiale.
A Tivaouane, capitale de la tidianya où il réside et dont il préside les destinées au plan religieux, le leitmotiv de la grande famille dont il est issu a toujours été l’éducation et la formation des hommes et des femmes au service de l’islam. Serigne Mansour Sy, le Khalife général des Tidianes flamboie dans le domaine de l’éducation et son érudition a fini de convaincre les plus grands savants musulmans qu’il a eu à rencontrer.
Maître de la prose, il séduit par sa verve. « En 1998, le khalife général, Serigne Mansour Sy Borom Daaraji fut désigné, lors d’un rassemblement au Tchad, pour prononcer un discours historique en direction de la Ummah islamique sur le soufisme. Ce fait s’inscrit dans la particularité de Tivaouane d’avoir toujours été à l’avant-garde du processus de l’internationalisation de l’islam sénégalais », écrit, dans une tribune de presse citée par l’Agence de Presse Sénégalaise, Bacary Sambe, docteur en sciences politiques, pour parler de la persistance du rayonnement de Tivaouane.
Le Dr Sambe chercheur à la Maison de l’Orient méditerranéen, Université Lumière Lyon 2, poursuit son témoignage sur Serigne Mansour : « La qasîda (poème) qu’il dédia au défunt roi Hassan II, lors des journées Cheikhna Ahmed Tijiâni, fut considéré par le ministre marocain des Affaires islamiques, Abdel Kabir Al-Alaoui Madghri, comme le plus bel hommage qu’il ait jamais entendu ».
A Tivaouane, capitale de la tidianya où il réside et dont il préside les destinées au plan religieux, le leitmotiv de la grande famille dont il est issu a toujours été l’éducation et la formation des hommes et des femmes au service de l’islam. Serigne Mansour Sy, le Khalife général des Tidianes flamboie dans le domaine de l’éducation et son érudition a fini de convaincre les plus grands savants musulmans qu’il a eu à rencontrer.
Maître de la prose, il séduit par sa verve. « En 1998, le khalife général, Serigne Mansour Sy Borom Daaraji fut désigné, lors d’un rassemblement au Tchad, pour prononcer un discours historique en direction de la Ummah islamique sur le soufisme. Ce fait s’inscrit dans la particularité de Tivaouane d’avoir toujours été à l’avant-garde du processus de l’internationalisation de l’islam sénégalais », écrit, dans une tribune de presse citée par l’Agence de Presse Sénégalaise, Bacary Sambe, docteur en sciences politiques, pour parler de la persistance du rayonnement de Tivaouane.
Le Dr Sambe chercheur à la Maison de l’Orient méditerranéen, Université Lumière Lyon 2, poursuit son témoignage sur Serigne Mansour : « La qasîda (poème) qu’il dédia au défunt roi Hassan II, lors des journées Cheikhna Ahmed Tijiâni, fut considéré par le ministre marocain des Affaires islamiques, Abdel Kabir Al-Alaoui Madghri, comme le plus bel hommage qu’il ait jamais entendu ».
A la tête de la tarikha tidiane depuis septembre 1997, Serigne Mansour Sy a imprimé sa marque à son khalifat. Autant son langage est fleuri, autant son habillement symbolise sa joie de vivre. Le marabout adore les couleurs vives et bariolées. Tout chez lui est magnificence et générosité. Une somptuosité qu’il a cultivée très jeune auprès de son père Cheikh Seydi Aboubacar Sy. L’anecdote sur son habillement est d’ailleurs connue. Son homonyme et neveu Serigne Mansour Sy Djamil raconte : « le khalife général m’a raconté qu’un jour, étant jeune à l’école de Serigne Chouhaibatou Fall, il est arrivé bien habillé avec de beaux boubous tout neufs.
Le marabout le regarde et lui demande d’aller nettoyer l’étable des chevaux avant de commencer les cours. Surpris et en rage, Serigne Mansour finit par s’exécuter en pensant à ses habits neufs. Une fois la tâche accomplie, il revient chez lui et dit à son père qu’il ne veut plus de Serigne Chouhaibatou comme maître. Il lui raconte sa mésaventure. Ce dernier rit et lui dit : « voilà le formateur qu’il te faut parce qu’il va tuer tout orgueil en toi ! L’excès de fierté et d’orgueil mal placé, voilà ce qu’un jeune doit combattre en premier. Il faut de l’humilité parce que c’est la seule voie qui vaille pour acquérir du savoir et de la connaissance sans toutefois manquer de caractère ». Il lui dit : « moi ton père c’est la voie que j’ai prise ».
Mais le jeune Mansour Sy se fit surtout remarquer dans sa jeunesse pour ses facultés de mémorisation. Des facultés qui ont été louées par Serigne Abdou Aziz Dabakh « Si le feu consumait tous nos écrits à Tivaouane, Serigne Mansour (Sy) pourrait les réécrire de mémoire ». Un très bel hommage de son oncle qui l’a précédé au Khalifat et dont la connaissance était louée. Fils de Cheikh Sidi Aboubacar Sy et de Sokhna Astou Seck, Serigne Mansour Sy a fait ses humanités à Tivaouane auprès de Serigne Chouhaibatou Fall, Serigne Hady Touré et Serigne Alioune Guèye des disciples de son père. Il a fait ses études en compagnie de son cousin Cheikh Ahmed Tidiane Sy philosophe et érudit qui a marqué l’histoire contemporaine du Sénégal.
L’actuel Khalife de Tivaouane était, avant d’accéder à ce statut, un marabout couru. De tous les coins du Sénégal, il était sollicité et sa cour ne désemplissait pas. On se bousculait chez lui pour recueillir ses prières. Qui pour émigrer en Europe notamment les jeunes, qui pour trouver du travail, qui pour trouver un mari. « Les naufragés sociaux » faisaient la ronde de ses nombreuses résidences pour le rencontrer, quitte à passer des jours et des nuits d’attente. Parmi ces fidèles, les élèves et les étudiants, stylos en main réservés aux examens et concours, n’étaient pas les moindres. Les chômeurs et les candidats à l’émigration non plus. Aussi, tous ceux qui étaient menacés dans leur emploi, entreprise ou ménage croient en ses prières dites ’’khaas’’ (exclusives) témoigne le Dr Bacary Sambe.
LA GENEROSITE, UN CREDO
A l’écoute du Sénégal des profondeurs, Serigne Mansour ne manque jamais d’assister les plus faibles. Aussi, a-t-il en octobre dernier offert aux sinistrés de Thiaroye Hamdalaye 3 tonnes de riz et des vêtements. Au-delà de son engagement pour le social, Serigne mansour Borom Daradji est préoccupé par les questions politiques qui secouent le Sénégal. Ainsi, concernant l’affaire casamançaise, il déclarait lors du gamou 2007 « La famille Sy détient les secrets pour que la paix revienne en Casamance. Paix qu’a toujours prônée feu Serigne Abdou Aziz Dabakh.
Les Sénégalais doivent œuvrer pour le retour définitif de la paix en Casamance.’’ Une déclaration plus qu’actuelle. Cependant les prises de position du Khalife ne sont pas toujours aussi opportunes. Lors des élections de 2000, il s’était ouvertement engagé à soutenir le candidat Abdou Diouf. La victoire de Abdoulaye Wade jettera l’émoi chez ses fidèles. Depuis lors, les positions des deux hommes se sont rapprochées. Le président Wade a lancé le programme Tivaouane Ville du Futur pour un coût de 100 milliards. Une entreprise hautement appréciée par le Khalife. Borom daraji n’en est pas pour autant devenu un militant bleu.
Sa position de Khalife d’une confrérie qui compte des millions de fidèles l’oblige à être à équidistance des partis politiques. Depuis sa fameuse sortie au profit de Abdou Diouf, il s’est installé dans une position de réserve que ses partisans jugent plus conforme à son rôle. Ses prières sont surtout pour le Sénégal comme il l’avait fait lors du Maouloud 2007. « Le Sénégal restera un pays de paix, au regard de tous les saints qui y reposent’’, disait Serigne Mansour Sy, en avril 2007, année électorale. Le marabout revenait du Maroc à l’époque où il se soignait pour ne pas rater le Maouloud, rendez-vous de la Umma islamique.
Un événement qui compte plus que tout pour lui car étant une plateforme d’affirmation des valeurs de l’Islam.
C’est ainsi que Serigne Mansour avait choisi la tribune du Maouloud pour réagir aux attaques de Kurt Westergaard, l’auteur des caricatures faites sur le film anti-islam d’un député néerlandais mis en ligne pour fustiger l’islam et le Prophète. Le Maouloud de cette année dont le thème porte sur la « Solidarité » sera probablement l’occasion pour lui de lancer un message fort pour un monde plus équilibré. Une opportunité pour relancer son appel pour une meilleure écoute entre les confréries sénégalaises.
A 87 ans et une petite santé, l’ancien soldat engagé durant la période 39-45 ravit encore les fidèles par la beauté de sa voix. Toujours souriant et attentionné, il émerveille par sa disponibilité lors du Bourde-période de recueillement de 10 jours avant le Maouloud. Depuis 14 ans qu’il dirige la confrérie tidianya, il a toujours dirigé le Bourde avec une belle ferveur déclamant les poèmes sur le Prophète en compagnie des fidèles.
Pape Amadou Fall
Le marabout le regarde et lui demande d’aller nettoyer l’étable des chevaux avant de commencer les cours. Surpris et en rage, Serigne Mansour finit par s’exécuter en pensant à ses habits neufs. Une fois la tâche accomplie, il revient chez lui et dit à son père qu’il ne veut plus de Serigne Chouhaibatou comme maître. Il lui raconte sa mésaventure. Ce dernier rit et lui dit : « voilà le formateur qu’il te faut parce qu’il va tuer tout orgueil en toi ! L’excès de fierté et d’orgueil mal placé, voilà ce qu’un jeune doit combattre en premier. Il faut de l’humilité parce que c’est la seule voie qui vaille pour acquérir du savoir et de la connaissance sans toutefois manquer de caractère ». Il lui dit : « moi ton père c’est la voie que j’ai prise ».
Mais le jeune Mansour Sy se fit surtout remarquer dans sa jeunesse pour ses facultés de mémorisation. Des facultés qui ont été louées par Serigne Abdou Aziz Dabakh « Si le feu consumait tous nos écrits à Tivaouane, Serigne Mansour (Sy) pourrait les réécrire de mémoire ». Un très bel hommage de son oncle qui l’a précédé au Khalifat et dont la connaissance était louée. Fils de Cheikh Sidi Aboubacar Sy et de Sokhna Astou Seck, Serigne Mansour Sy a fait ses humanités à Tivaouane auprès de Serigne Chouhaibatou Fall, Serigne Hady Touré et Serigne Alioune Guèye des disciples de son père. Il a fait ses études en compagnie de son cousin Cheikh Ahmed Tidiane Sy philosophe et érudit qui a marqué l’histoire contemporaine du Sénégal.
L’actuel Khalife de Tivaouane était, avant d’accéder à ce statut, un marabout couru. De tous les coins du Sénégal, il était sollicité et sa cour ne désemplissait pas. On se bousculait chez lui pour recueillir ses prières. Qui pour émigrer en Europe notamment les jeunes, qui pour trouver du travail, qui pour trouver un mari. « Les naufragés sociaux » faisaient la ronde de ses nombreuses résidences pour le rencontrer, quitte à passer des jours et des nuits d’attente. Parmi ces fidèles, les élèves et les étudiants, stylos en main réservés aux examens et concours, n’étaient pas les moindres. Les chômeurs et les candidats à l’émigration non plus. Aussi, tous ceux qui étaient menacés dans leur emploi, entreprise ou ménage croient en ses prières dites ’’khaas’’ (exclusives) témoigne le Dr Bacary Sambe.
LA GENEROSITE, UN CREDO
A l’écoute du Sénégal des profondeurs, Serigne Mansour ne manque jamais d’assister les plus faibles. Aussi, a-t-il en octobre dernier offert aux sinistrés de Thiaroye Hamdalaye 3 tonnes de riz et des vêtements. Au-delà de son engagement pour le social, Serigne mansour Borom Daradji est préoccupé par les questions politiques qui secouent le Sénégal. Ainsi, concernant l’affaire casamançaise, il déclarait lors du gamou 2007 « La famille Sy détient les secrets pour que la paix revienne en Casamance. Paix qu’a toujours prônée feu Serigne Abdou Aziz Dabakh.
Les Sénégalais doivent œuvrer pour le retour définitif de la paix en Casamance.’’ Une déclaration plus qu’actuelle. Cependant les prises de position du Khalife ne sont pas toujours aussi opportunes. Lors des élections de 2000, il s’était ouvertement engagé à soutenir le candidat Abdou Diouf. La victoire de Abdoulaye Wade jettera l’émoi chez ses fidèles. Depuis lors, les positions des deux hommes se sont rapprochées. Le président Wade a lancé le programme Tivaouane Ville du Futur pour un coût de 100 milliards. Une entreprise hautement appréciée par le Khalife. Borom daraji n’en est pas pour autant devenu un militant bleu.
Sa position de Khalife d’une confrérie qui compte des millions de fidèles l’oblige à être à équidistance des partis politiques. Depuis sa fameuse sortie au profit de Abdou Diouf, il s’est installé dans une position de réserve que ses partisans jugent plus conforme à son rôle. Ses prières sont surtout pour le Sénégal comme il l’avait fait lors du Maouloud 2007. « Le Sénégal restera un pays de paix, au regard de tous les saints qui y reposent’’, disait Serigne Mansour Sy, en avril 2007, année électorale. Le marabout revenait du Maroc à l’époque où il se soignait pour ne pas rater le Maouloud, rendez-vous de la Umma islamique.
Un événement qui compte plus que tout pour lui car étant une plateforme d’affirmation des valeurs de l’Islam.
C’est ainsi que Serigne Mansour avait choisi la tribune du Maouloud pour réagir aux attaques de Kurt Westergaard, l’auteur des caricatures faites sur le film anti-islam d’un député néerlandais mis en ligne pour fustiger l’islam et le Prophète. Le Maouloud de cette année dont le thème porte sur la « Solidarité » sera probablement l’occasion pour lui de lancer un message fort pour un monde plus équilibré. Une opportunité pour relancer son appel pour une meilleure écoute entre les confréries sénégalaises.
A 87 ans et une petite santé, l’ancien soldat engagé durant la période 39-45 ravit encore les fidèles par la beauté de sa voix. Toujours souriant et attentionné, il émerveille par sa disponibilité lors du Bourde-période de recueillement de 10 jours avant le Maouloud. Depuis 14 ans qu’il dirige la confrérie tidianya, il a toujours dirigé le Bourde avec une belle ferveur déclamant les poèmes sur le Prophète en compagnie des fidèles.
Pape Amadou Fall